Groupe d’enseignement privé sous contrat d'association avec l'état proposant des formations classiques et en apprentissage de la maternelle aux études supérieures.
Dans ce contexte symboliquement fort et avec l’aide précieuse de l’association Subiruseke, les classes de Terminale Générale 1 et 2 conduisent un projet annuel sur le rôle de la justice et de la mémoire dans la réconciliation et la construction d’une société démocratique au Rwanda. Ponctué de nombreuses rencontres, il aboutira à la réalisation d’une fresque au lycée restituant les temps forts et les expériences vécues par les élèves.
Une rencontre avec Amélie Schafer au lycée le 9 janvier 2024.
Après un travail préparatoire mené en classe sur la justice et sur le génocide des Tutsi au Rwanda, les élèves ont pu rencontrer Amélie Schafer, présidente de l’association nantaise Subiruseke, le 9 janvier dernier au lycée. Elle a pu témoigner auprès des lycéens de son parcours mais aussi du travail de son association dans la réconciliation et la reconstruction du Rwanda. Amélie Schafer a perdu sa famille lors du génocide des Tutsi. Etudiante en Côte d’Ivoire au moment des faits, elle ne revient au Rwanda qu’un an plus tard dans un pays dévasté. Elle y entend des témoignages terribles et souhaite agir pour la reconstruction de son pays. Psychothérapeute vivant alors en France, elle y intervient notamment aux côtés d’une ONG lors des tribunaux populaires gacaca en marge desquels elle accompagne la parole des victimes. Elle crée aussi l’association Subiruseke pour aider les veuves et les orphelins du génocide à se loger et à assurer leur subsistance ou encore pour accompagner de jeunes rescapés afin qu’ils étudient en France. Après avoir travaillé sur la reconstruction psychologique et matérielle, elle œuvre maintenant pour la mémoire et agit pour la réconciliation notamment en s’intéressant à l’identité du peuple rwandais et à sa culture commune. C’est dans cette démarche qu’elle a co-réalisé avec Chloé Henry-Biabaud un film documentaire en partenariat avec l’UNESCO : Rwanda : l’appel de l’Inanga présenté cette année dans le cadre du festival Tissé-Métisse de Nantes. La rencontre avec Amélie Schafer, a été un temps fort pour les élèves. Pendant plus de deux heures, ils ont pu discuter avec elle et poser leurs questions dans un échange à la fois pudique et sincère. Ils ont également apprécié de pouvoir aborder le génocide des Tutsi au Rwanda non plus avec des supports historiques mais à travers une rencontre. Cela a permis d’incarner des faits particulièrement lourds mais que la distance et la méconnaissance de l’histoire africaine chez beaucoup de jeunes rendent parfois difficiles à appréhender.
Un échange en visioconférence avec Dafroza Gauthier le 22 février 2024
Les membres de la famille de Dafroza Gauthier vivant au Rwanda sont presque tous assassinés pendant le génocide. Installée en France depuis de nombreuses années, elle consacre sa vie depuis 1994 à la traque des génocidaires cachés en France. Fondatrice avec son époux Alain Gauthier du CPCR (Collectif des parties civiles pour le Rwanda), elle se bat pour traduire devant les juridictions françaises les personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi au Rwanda et n’ayant jamais été condamnées par la justice internationale ou des juridictions rwandaises. Le 22 février dernier, les élèves ont eu la chance de pouvoir échanger avec Dafroza Gauthier en visioconférence. Ils ont pu la questionner sur sa démarche et son combat. Cela a notamment été l’occasion de réfléchir au rôle de la justice dans la reconstruction individuelle des personnes endeuillées par ce génocide.
Une rencontre avec l’artiste Pedro le 21 février 2024
Mener ce projet sur le génocide des Tutsi au Rwanda, c’est s’engager dans une thématique lourde et marquante. Afin de permettre à chacun d’exprimer, avec sa sensibilité, sa réception des différentes expériences menées, le peintre et graffeur Pedro accompagnera les élèves afin de leur permettre d’exprimer par des images les idées et ressentis qu’ils souhaitent partager afin de rendre compte de ce qu’ils retiennent des rencontres et activités menées . Mercredi 21 février, il est venu pour une première fois à la rencontre des lycéens des deux classes. Ce moment a été l’occasion pour lui de présenter son travail et d’ouvrir la réflexion sur la réalisation à venir de la fresque. Cette œuvre - que nous souhaitons visible du plus grand nombre - trouvera sa place sur un mur de l’établissement et participera à la mémoire de ce génocide.